Manuel de survie pour des vacances en groupe

Partir avec des potes en vacances, c’est cool. Mais c’est aussi dangereux. Il faut accorder son caractère et son rythme de vie aux autres. Ajoutez à ça la fatigue du voyage, soirées et autres sorties énergiques, la chaleur du Portugal au mois de juin, et vous avez les ingrédients suffisants pour une baston générale.

Le truc le plus relou quand t’es en groupe, c’est que t’as l’impression de passer ton temps à attendre les autres. Nous, on était six. Y’a toujours ce phénomène étrange, où au moment où on a décidé de sortir de l’appart, chacun se rend compte qu’il a oublié de faire un truc. Mais pas en même temps, sinon c’est pas drôle.

Donc, t’es comme un con devant la porte. Rita s’est souvenue qu’elle n’avait pas fait pipi. Tu attends. Carlos cherche encore ses chaussures. Tu attends. Pepita en a profité pour changer de robe. Tu attends. Pedro a une fringalle et se fait un sandwich pour la route. Tu attends. Manuel a finalement allumé une clope. Tu attends. Puis t’en as marre d’attendre, donc tu décides de te faire aussi un sandwich ET de fumer une clope. (Oui, on est au Portugal, donc les prénoms sont accordés à l’ambiance générale.)

Tout le monde attend tout le monde. Mais de façon décalée, en quinconce comme on dit. Le moindre mouvement de groupe te prend une heure. Et c’est pareil à l’extérieur. Y’en a toujours un qui veut retirer de l’argent, acheter une bouteille d’eau, prendre une photo ou acheter un pasteis de bacalhau.

Du coup, forcément, ça échauffe les esprits. Tout le monde a l’impression d’être super efficace quand les autres se trainent sur le chemin. Au début t’es tout content. C’est les vacances, pas de stress. Puis la fatigue arrive et ça commence à mal se parler. Mais avec le sourire. En mode, je suis tranquille mais en vrai, j’ai envie de te défoncer. Tu sens la tension suinter des yeux. Mais pour le bien-être de tout le monde, tu tentes de garder ton calme.

C’est bon ? T’as fini de te préparer, on peut partir ? *Sourire* 

– Non mais moi je suis prête, je vous attends ! *Sourire*

– Haha, t’es sûre ? Il reste de la crème dans le tube pourtant, t’as pas tout mis sur tes grosses miches là. Haha ! *Sourire* *Yeux fous*

Ensuite, quand tu pars à six, faut pas être à cheval sur l’intimité. Nous, y’a un truc qu’on n’avait pas anticipé : les toilettes séparées. Une salle de bains pour six avec les toilettes à l’intérieur. Grosse ambiance en perspective. Là, tu comprends dès le départ que tu vas te doucher avec une odeur de merde presque chaque jour. Et qu’il va falloir optimiser le temps d’utilisation de la salle de bains. On a fonctionné en équipe de trois : un se brosse les dents, quand l’autre pisse, pendant que la dernière se lave les pieds. Machines de guerre.

Après, y’a aussi le rythme de vie de chacun. T’as forcément toujours un hyperactif dans l’équipe. Celui qui ne veut jamais faire de sieste, qui a tout le temps faim et qui veut participer à toutes les activités. Le mec n’est jamais fatigué.

– Non mais prenez le taxi les filles, nous, on va rentrer à pied.

Regard désespéré des autres compagnons. Normal, il est cinq heures du mat’ et les pieds sont gonflés par un trop-plein de fête. T’as du mojito dans les cheveux et t’es levé depuis 16 heures. Mais non. Lui, il est prêt à traverser la ville tranquillou.

Puis, tu finis par trouver ta place dans le groupe. Même si c’est souvent les nanas qui prennent la tête des décisions. Ou plutôt, les mecs font semblant d’être d’accord et font finalement ce qu’ils veulent.

Non, mais nous, on n’a pas trop envie d’aller à la plage les filles, on va se balader et on se retrouve après ? *Petite voix douce*

– Pardon ? *Yeux fous*

– Dans quoi tu t’es engouffré Carlos. Je t’avais dit de ne rien dire. *Chuchotte et abandonne Carlos face aux yeux fous*

Ou

– Il fait trop chaud, marre de faire la queue. Vous voulez pas aller boire des bières ?

– Si, mais c’est toi qui le dis aux filles.

– Non non, non, t’es fou ! Lola vazy toi, ça passera mieux.

Finalement, personne n’ira à la plage. Tout le monde ira boire des bières.

Parce qu’y a un truc universel, sur lequel le groupe est toujours d’accord : l’heure de l’apéro.

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