Réponse à choix multiples

Qui a mis le bordel dans ma tête ? Et comment on range d’ailleurs ? Qui a les clés du chemin tout tracé ? Pourquoi je n’ai que les questions, et rarement les réponses ? Comment fait-on pour lui faire fermer sa GRANDE GUEULE À CE PUTAIN DE CERVEAU ?

On pourrait penser qu’avec l’âge, les choses deviennent plus claires. On se disait naïvement qu’avec la maturité, la vie serait plus simple, les choix plus faciles à faire. HÉ BÉ NON DUCON. C’est toujours autant le bordel.

T’as passé une dizaine d’années à trimer au lycée, à la fac, en stage. Te torturant pour savoir ce que tu voulais faire. Vers quelle voie tu te dirigerais. Et quand enfin ce choix a plus ou moins été fait, tu t’es dit que voilà, maintenant laissez-moi tranquille, je dors comme une fleur et qu’on ne m’emmerde plus. Fini la réflexion et place à l’action. HÉ BÉ NOOOOOON.

Tu t’es dit la même chose pour ton couple. Que si ça ne marchait pas, c’est parce que le bon n’était pas encore arrivé. Et que quand il se pointerait, tu le saurais. Et puis ça coulerait de source. Et puis la vie serait belle. Et les oiseaux chanteraient. Et on verrait arriver la VIe République. HÉ BÉÉÉÉÉÉÉ NOOOOOON.

Tu as aussi pensé qu’avec l’âge tes boutons disparaîtraient, que ta peau serait douce et soyeuse. HÉÉÉÉ BÉÉÉÉ NOOOOOOOON. C’est une des plus grosses arnaques de la vieillesse selon moi, mais ça, ce n’est pas de ta faute. C’était juste pour plomber un peu plus l’ambiance.

Parce qu’il n’y a rien qui tombe du ciel en fait. Jamais. Never. Oublie. À 30 ans t’es toujours aussi paumé qu’à 20, et tu te demandes encore et toujours si tu as fait le bon choix. Si tu es heureux avec ce métier-là, dans ce couple-là.

Choisir, c’est renoncer Lola.

Déjà, ta gueule. M’a toujours saoulée ce dicton. Sûrement parce que je ne l’ai jamais compris. Beaucoup trop de gens l’utilisent en plus, et je ne sais jamais si je dois le prendre bien ou mal. J’ai donc profité de ce billet pour me pencher sur le sujet. J’ai demandé à Google, hein, faut pas m’en demander trop non plus.

Cette citation attribuée à André Gide signifie que tout choix implique un jugement de valeur entre ce qui nous est plus ou moins bon, plus ou moins nécessaire, du moins en apparence, parce que nous avons tous éprouvé certains de nos choix comme n’étant pas toujours les plus judicieux. […] En somme, seule l’évidence, le non choix, est censée nous protéger de ce que l’on pourrait entendre comme une sorte de renoncement de soi … Bla bla bla.

On est bien avancé. On n’a toujours pas compris si c’était bien de choisir ou si ça fait de nous des pervers narcissiques. Putain André, je vis dans l’angoisse et tu n’es franchement d’aucune utilité. Mais je n’ai pas trouvé mieux. Et du coup, je ne piffre toujours pas cette citation.

Il y a pourtant des gens pour qui ça paraît simple. Qui ont l’air de se poser moins de questions. Le même copain ou la même copine depuis qu’ils ont 18 ans, un boulot en CDI depuis la sortie de leurs études, un appart, un enfant, un chien et même un potager. Tu les regardes comme des ovnis. Te demandant qu’est-ce qui a pu se passer dans ta vie pour qu’on soit à ce point éloigné. En même temps, tu te souviens du mec avec qui tu sortais au lycée et tu te dis que c’est pas plus mal. Ou alors que déjà à l’époque, tes choix n’étaient pas très judicieux.

Le fait est que tout a l’air de couler pour eux, quand toi t’arrives pas à choisir un pantalon.

Hum, le noir ou le beige ? Ah y’a un kaki aussi ?

Et tu repars sans rien. Tu n’as pas choisi donc tu n’as pas renoncé, mais tu ne sais toujours pas si c’est une bonne chose.

En même temps, tu te doutes que ça ne doit pas être si simple que ça leurs vies, à eux aussi. Y’a sûrement une couffe quelque part. Ils vont finir par exploser et envoyer bouler les plants de tomates, ce n’est qu’une question de temps.

Bon et puis il faut admettre que les gens qui renoncent sont beaucoup moins nombreux que les autres, les paumés de la génération Y. Cette génération pourrie de liberté, qui veut tout au point de ne savoir quoi choisir. Ivre de liberté, tu es désormais responsable de ton destin. Si ça foire, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même, et c’est bien là le problème. Quel cauchemar, pauvres de nous.

On peut toujours penser à opter pour la solution de facilité, qui consisterait à ne pas faire de choix. Sauf que choisir de ne pas choisir, c’est aussi faire un choix. Le serpent qui se mort la queue quoi.

Du coup, on renonce forcément à quelque chose ?

Pfff, tu me fous la migraine André.

Bon allez, je vais conjurer le sort. Demain, je choisis un pantalon. Et comme je ne veux pas renoncer, parce que je n’ai toujours pas compris ce qu’il fallait faire, dans le doute, je prendrai les trois.

Retrouvez les Tribulations Toulousaines sur In The Morning Mag.

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