
Il ne s’agit pas du salut nazi mais d’un étirement situé entre le yoga, le pilate et l’improvisation (c’était hier, aujourd’hui j’ai juste dormi)
J’ai arrêté d’essayer d’avoir un rythme. Je n’y arrive déjà pas quand je bosse, j’y arrive pas quand je bosse pas, j’y suis jamais arrivée toute façon, je vois pas pourquoi ça me tomberait dessus à 32 ans, un jour de crise sanitaire.
Je ne suis pas du matin. Tu me fous dans un lit le soir, qu’il soit 22h ou 2h du mat, il est certain que je ne me réveille pas de moi-même avant midi.
C’est mon horloge biologique, c’est tout.
J’ai l’opportunité de faire 45 grasses matinées. C’est bon quoi. Balec l’équilibre psychologique, je prends les grasses mat. Depuis quand je suis responsable aussi.
Donc, j’ai fait une grasse mat’, je suis allée bruncher avec les colocs, puis je me suis mise à bouquiner.
Au bout de deux pages, je faisais la sieste. La belle au bois dormant la meuf. Moi, le sommeil, c’est comme une drogue, plus je dors, plus j’ai envie de dormir.
Du coup, j’ai pas grand chose à vous raconter vu que je fais que pioncer. Je pourrais vous raconter mes rêves mais je pense que vous préférez vous foutre dans une salle d’attente des urgences de Purpan plein de mecs atteints du covid plutôt que de lire ça.
C’est tellement angoissant quand quelqu’un te raconte un rêve.
Tu t’en balec puissance 1000 mais tu peux pas le dire à la personne qui te raconte ça sans passer pour une connasse. C’est un truc intime un rêve. Du coup, quand quelqu’un te raconte le sien, c’est une partie de lui qu’il te livre, de ses angoisses, de ses doutes. Tu peux pas lui dire « sérieux José, je t’aime bien, mais j’en ai rien à secouer que ton père avait une tête de pastèque, on va pas y passer la matinée ».
Donc, pour ceux qui continuent à le faire, stop. On va dire qu’après le confinement plus personne ne raconte ses rêves. On n’en peut plus. Tout le monde rêve, commence pas à faire le fou parce que tu volais ou un truc comme ça.
C’est comme quand on me raconte un film. Y’a des gens, ils te disent « j’ai vu un super film au cinéma ». Toi, t’es polie. Tu te sens obligée de demander de quoi il s’agit, mais c’est vraiment pour pas lui mettre le bide de sa journée. Tu me dis le titre et à la limite le thème, mais sayé.
Le problème, c’est qu’y a des gens qui commencent à se lancer dans un récit détaillé du film. Quand je vois que la personne s’enflamme sur le synopsis, ça me fout l’angoisse pareil que pour les rêves. Je me sens prise au piège. Et si ça dure trop longtemps, j’ai carrément envie de faire du mal à cette personne.
Parce que le film, soit je vais le voir, et j’ai pas envie que tu me le racontes, soit je vais pas le voir, et c’est pas pour le vivre à travers ton vocabulaire pourri et ton sens foireux du suspens.
Par contre, rien à voir mais j’ai pas de transition, j’ai remarqué que ma détresse capillaire faisait écho chez pas mal de monde. On m’envoie des articles sur comment couper ses cheveux soi-même, ou on me met en relation avec des gens qui rencontrent le même genre de trouble.
Pour l’instant, je suis plutôt occupée à dormir.
J’ai parlé du fait de me couper la frange à mon entourage, je vous avoue que personne n’est chaud. Mon mec a carrément un peu peur, je sens qu’il n’est pas tranquille. Il arrête pas de me dire à quel point il aime mes cheveux et « ce que j’en fais » dernièrement, c’est hyper suspect. Surtout que ces derniers jours, je me trimballe une gouffa d’outre-tombe, ça colle pas son histoire.
Toujours est-il que je n’ai toujours pas de frange. On verra demain, c’est lundi. Et le lundi, c’est grasse mat’ !