
En fait, y’a vraiment qu’un seul avantage quand tu chopes le covid. C’est la perte d’odorat.
Pour résumer, ça fait un peu plus d’un mois que je n’ai pas senti d’odeur de merde. Ni celle des autres, ni la mienne.
La merde n’a pas disparu de la surface de la terre. Je ne la sens juste, plus.
Ce qui fait que tu peux me larguer une caisse sous le pif ni vu ni connu.
Je me suis fait cette réflexion l’autre jour, en me disant tiens, t’es vachement en bonne santé dernièrement, tu ne sens plus du cul.
Sauf que ce n’est pas logique, puisqu’au regard de la perte de goût qui l’accompagne, je mange toute la merde qui passe à la condition que ce soit facile à ingurgiter. Le fait de ne pas sentir mes pets est donc un leurre sur ma condition physique. Ça m’étonnerait que les flageolets, les sardines en boîtes et autres conserves sans trop d’intérêt soient des nutriments tout à coup facile à digérer pour mon intestin de 33 ans.
C’est là que je me suis rendu compte que, potentiellement, j’asphyxiais toute la population depuis un mois avec des pets pourris, au calme, sans trembler. Ce que je prends pour des petits surplus d’air, ben si faut, c’est des bombes chimiques et chuis pas au courant.
Bon, le truc quand tu lâches une caisse, c’est que 50% de la culpabilité incombe au regard. T’as beau faire comme si rien, en vrai, on arrive à voir dans tes yeux que c’est toi qui a loufé en louzdé.
Ce qui me sauve donc, même si j’ai largué des caisses en public, c’est que je n’avais pas le regard inquiet. D’ailleurs, depuis que je me suis fait cette réflexion, je continue mon petit train train sans m’affoler. Petit surplus d’air à droite, petit surplus d’air à gauche.
Y’a un truc de neurotransmetteur dans cette histoire d’inquiétude. Tant que je ne sens pas que ça pue la merde, mon cerveau ne fait pas la connexion avec l’évacuation aérienne qui remonte à 30 secondes.
La peur, c’est un truc instinctif, animal. Si les mécanismes sont pas en place, ton cerveau il pige pas, et du coup tu t’en balec.
Voilà, je cherche comment on pourrait être content de pécho le covid, étant donné qu’il y en a pas beaucoup qui vont y échapper. L’idée c’est donc d’accueillir ce virus dans la bonne humeur. Sachez donc que vous pourrez larguer des fions sans l’avoir sur la conscience.
J’essaie de rester positive hein, m’en voulez pas, mais moi je me tape le confinement sans odorat, sans goût, et avec un zbeul de l’enfer.
Disons que le bordel des travaux est passé, mais maintenant, faut aménager. Je me disais oui, ça c’est la partie cool, que du bonheur.
Mon cul.
J’en fous partout, j’ai pas assez de meubles parce que merci le confinement, pour aller chiner des commodes comment ça se passe ?
Chuis vénère.
Donc je pose des étagères en attendant. C’est ma nouvelle passion. Parce que ces travaux, ça m’a permis de comprendre un truc. Genre faire des trous avec une perceuse, c’est comme les barbecues, c’est un truc d’homme, c’est eux qui gèrent ces affaires-là.
Résultat : j’avais jamais touché une perceuse de ma vie.
Alors merci, ON S’EST ENCORE FAIT KEN SUR CE COUP-LÀ LES MEUFS.
La perceuse, c’est trop facile, j’y crois même pas. Toute une éducation à me faire croire que c’est vachement compliqué, toussa, la force, les muscles, la testostérone, popopop tu vas où chouchou laisses faire, tu vas te blesser. Alors qu’en fait, c’est un truc de teubé la perceuse.
À tous les coups c’est hyper simple les barbecues, ça me fout le seum.
Putain, mais la couture à côté c’est pour les gens qui ont fait math sup’ ! Comme c’est v’là dur de se faire un t-shirt, on s’est complètement fait arnaquer j’en reviens pas.
La perceuse, une fois que t’as trouvé la bonne mèche pour le bon support, ben t’as juste à appuyer sur le bouton bordel.
C’est des feignasses. Moi qui pensais que j’allais gagner un peu plus en autonomie, merde, mais il vaut mieux apprendre à repasser si tu veux gagner en compétence sérieux.
Alors on nous a refilé soi-disant les trucs faciles, genre la couture, le ménage, la cuisine, pendant qu’eux ils sont pépouze à faire des trous et des grillades, des trucs qu’on aurait pu refiler aux gosses depuis le début.
Et moi, je chouine, chuis là à me dire voilà t’es une meuf, c’est foutu pour ta gueule, on t’a élevé comme un ptit bout de porcelaine, et maintenant t’arrives pas à brancher une prise électrique, fous-toi en l’air ma pauvre, t’es pathétique.
Alors j’appelle un électricien, et le gars est à deux doigts de chialer devant ma prise. Il me dit c’est quoi ce rubik’s cube. Et là, je me rends compte que si même l’électricien il comprend walou, c’est pas parce que je suis teubé que j’arrive pas à brancher mon interrupteur.
Pareil, dès que j’ai un souci côté bricole, je panique et j’appelle mon mec. Lui, il comprend pas plus que moi, alors il me dit « ben chais pas ». Je raccroche, je réfléchis, et je trouve une solution.
Bitch
Voilà, puis oh j’en ai marre, je vais faire un truc facile pour me reposer. Genre griller des saucisses.
OUAh ma pauvre, c’est long à moi sans sentir la m*** ! ! Et côté respiration, ça va ?
J’aimeJ’aime