Paye ton rencard Valoche

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© Vincent Galy

La Saint-Valentin, c’est comme tous les trucs d’amoureux. Quand t’es en couple, t’en as rien à branler, et tu préfères aller boire des canons avec tes potes. Mais quand t’es célibataire, t’as l’impression que c’est génial et que tu rates un truc de malade. Comme d’hab’, on est jamais satisfait de rien, foutue génération Y.

J’ai toujours eu du mal avec le romantisme. J’ai rien contre, mais putain, ça me fout mal à l’aise, c’est plus fort que moi. Faut dire, mes premiers rapports avec les relations amoureuses n’étaient pas hyper tendres. J’ai évolué dans un collège où, quand un mec voulait « sortir avec toi », si tu disais oui, t’étais une pute, et si tu disais non, t’étais une pute. Au choix.

– Y’a Akim qui me dit de te dire qu’il aimerait bien sortir avec toi.

– Il peut pas me le dire en face ce bouffon ?

– Vazy reste tranquille, sale pute. Je lui dis quoi ?

– Dis-lui, rendez-vous samedi à Auchan.

Ça pose l’ambiance. Grosse histoire d’amour en perspective. Une fois, y’a un mec qui m’a mis une énorme balayette dans les couloirs du collège pour me dire qu’il était amoureux de moi. En termes de romantisme, je viens de loin.

Donc forcément, les ambiances cœur et dîner aux chandelles, ça m’a toujours paru déplacé. D’ailleurs, le choc a été immédiat dès mon arrivée au lycée à Toulouse. La Saint-Valentin, je voyais ça à la télé, mais j’avais jamais trop eu affaire à ce truc. Alors quand un mec de ma classe a débarqué sous ma fenêtre avec une rose, pour me déclarer sa flamme en mode Roméo, je me suis demandée dans quelle ville de fou j’avais débarqué.

J’étais finalement morte de honte pour ce garçon. Et du haut de mes 16 ans, je n’ai pas compris qu’il lui avait quand même fallu vachement plus de courage pour faire ça que de me mettre une balayette.

Bon, depuis, je me suis un peu réconciliée avec le romantisme. C’est pas ma came mais enfin, ça fait pas de mal. En même temps, je pense que je n’ai pas eu beaucoup de vrais rencards dans ma vie. J’entends par là quand tu dînes avant de coucher. C’est un mythe ce truc j’ai l’impression. C’est quand même fou finalement. On nous retourne le cerveau avec les comédies romantiques américaines depuis notre enfance. On nous propose un modèle hyper carré, avec les rencards, les cinés, les coups de fil, les trois jours avant la baise. Et en fait, on en a rien à branler.

– Et toi, t’attends combien de temps avant de coucher ?

– Hein ?… Heu… avant ou après le gin to’, tu veux dire ?

Je pense que le romantisme, tu l’as ou tu ne l’as pas. C’est pas un dîner aux chandelles et un collier étoile qui vont changer la donne. Y’en a qui ont ça dans le sang, et faut surtout pas se forcer parce que c’est à ce moment-là que ça devient gênant.

Le plus beau geste romantico-érotique que j’ai vécu était tout con. Un jour (soir), un mec s’est naturellement mis à genoux, et… il m’a enlevé mes chaussures. Putain, j’étais Cendrillon. Une pute qui se transforme en princesse pour la nuit.

C’était beau quoi.

Il a défait les lacets, et a fait glisser la chaussure, comme si ce pied était la chose la plus précieuse au monde. J’avais 23 ans, il en avait 30. J’ai donc naïvement cru que c’était le genre de truc qui venait avec la maturité.

Mais les princes n’ont pas d’âge, les princesses non plus. On a toutes quelque chose en nous de Cendrillon, finalement. Faut juste en trouver un qui arrive à enlever les godasses correctement.

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