Les gars au chocolat

Après en avoir mis une couche sur les nanas dans un précédent billet, je me suis dit que, dans un devoir d’équité, il serait préférable d’écrire un petit quelque chose sur nos amis les mâles.

Je suis, évidemment, moins bien placée pour en parler. Mais, vous vous doutez bien que j’ai mon petit avis là-dessus.

Je vais commencer par un fait scientifique, que m’a conté dernièrement une apicultrice corse.

Chez les abeilles, le mâle sert seulement à féconder la reine. Rien d’autre. Et en attendant d’exécuter cette tâche, il ne branle rien. Les meufs s’affairent, vont chercher le pollen, préparent le nectar, font les commissions, s’occupent des œufs, creusent des alvéoles. V’là la charge mentale qu’elles se payent. Et en plus, elles nourrissent ces feignasses de mâles qui attendent pépouze calés dans leurs alvéoles.

Parce que le truc, c’est qu’ils crèvent juste après la fécondation. Donc, pas fous les types. Ils font traîner au maximum le moment de la copulation.

Cette année, on en a beaucoup trop. Ils bouffent toutes les réserves. Faudrait les virer à coup de tatane. M’explique la spécialiste.

Voilà, comme d’hab quoi. Sous prétexte de féconder, les types ont l’impression d’avoir fait le job de l’année et bouffent tous les pépitos du placard.

Ce qui est bizarre, c’est que l’évolution ne se soit pas encore débarrassée de ce parasite. Je parle des abeilles hein. Wallah, calme-toi. Non, parce que logiquement quand tu observes la situation, tu te dis que la nature va vite comprendre qu’il suffit de filer la capacité de féconder aux femelles, paf hermaphrodite, et ça nous coûtera moins cher en nectar.

Donc, si après des millénaires de glande les mâles sont encore là, c’est que quelque part, les femelles le veulent bien.

Who run the world?

Je vous rappelle qu’on parle d’abeilles.

Hum.

Bref.

C’était le petit point science de l’année. Oh ça va un peu de culture G, ça mange pas de pain.

Non parce qu’en vrai, moi j’aimerais pas être un garçon. Ben ouais, un mec selon les codes de la société, ça doit être fort, viril, grand, poilu et barbu. Un homme qui se respecte, il est solide quoi, prêt à combattre n’importe quel dragon qui viendrait lui chier dans les bottes et dans celles de sa dulcinée qui attend comme une grosse quiche dans son donjon qu’on vienne la délivrer de cette vie solitaire, en chantant avec les oiseaux et les escargots.

Un mec, ça picole et ça mange de la grosse viande. Un gars, un vrai, ça a du pouvoir et de l’argent pour sortir sa poule. SES poules, que dis-je. Un gars, il est beau au naturel, pas de crème, pas de maquillage, pas d’artifices. Un mec, il ne pleure pas, jamais, sauf après la rouste du PSG face à Arsenal. Ou l’OM. Ou le Real. Bref, pour le foot l’homme a le droit de lâcher la larme. Ça reste viril tavu. Parce qu’évidemment, un mec, un vrai, ça aime le foot.

Et puis, inutile de rappeler qu’un homme, ça a un gros chibre, pour dompter le cul des poulettes. Ah oui, parce qu’un mâle digne de ce nom est forcément hétérosexuel, ça va sans dire.

Oh oui baby. Prends-moi dans tes bras musclés. Oh oui bébé. Déplace cette lourde machine à laver. Oh oui chéri. Console-moi, je vais pleurer. Oh oui, vazy Francky, mets-moi une bonne fessée.

Dans nos sociétés machistes et patriarcales, ces hommes-là dominent le monde.

Les autres, les sentimentaux, les gentils, les tendres, les petits, les coquets, les imberbes, les vegans, les pauvres, et les petites bites, ne sont rien. Personne.

Ils sont même moins qu’une femme, c’est dire.

Donc, moi, non merci. Autant je picole et je m’envoie du rumsteck à tout va, autant j’apprécie une bonne chialade devant Dirty Dancing. Puis, si j’avais un chibre proportionnel à la taille de mes seins, autant dire que je serais pas grand monde.

Je vois certains hommes autour de moi. Ils sont complètement paniqués par ces stéréotypes qui ne leur ressemblent pas. Les mecs n’y arrivent pas quoi. Faudrait qu’ils soient sûrs d’eux, qu’ils fassent le premier pas avec les nanas, et qu’ils veillent à tailler leurs barbes velues. Du coup, ils ont complètement jeté l’éponge et ils bouffent leurs propres pépitos solo dans leur canap.

Ben ouais, mais vous savez quoi. Zavez qu’à être féministe aussi, faut pas venir se plaindre maintenant.

Ouais parce que l’égalité homme femme, je veux dire l’égalité réelle, et pas juste « ok ok, Michel, file leur le droit à l’avortement et du boulot qu’elles arrêtent de chouiner là. Bon, par contre, tu me doubles la publication des magazines féminins, qu’elles continuent à se prendre la tête avec leurs poids et leurs talons hauts, sinon elles vont avoir le temps de réfléchir et elles vont nous emmerder aux réunions « , l’égalité réelle donc, elle est bénéfique pour tout le monde.

Parce que donner du pouvoir aux femmes, c’est aussi décharger les hommes de cette pression de virilité et d’autorité imposée par la société.

Et qu’on vienne pas me parler de romantisme à la française. Parce que les tenages de porte et les « je vais te faire rêver bébé », moi c’est coucouche panier direct. Ça ne fait plus mouiller que Catherine ce genre de cirque.

Oh puis, faites comme vous voulez mais sachez qu’en 2018, par exemple, un papa qui perd sa femme doit prouver devant la justice qu’il a la capacité de s’occuper de ses enfants. Ce, qu’évidemment, une veuve n’a pas besoin de faire.

Faut se mettre au boulot les gars.

Mais si vous préférez bouffer des pépitos, et prendre le risque de vous faire éliminer par la sélection naturelle, c’est vous qui voyez.

Nous, on a la charge mentale, mais on est en pole position du côté de l’évolution. Ouais, on est des reines quoi.

2 réflexions sur “Les gars au chocolat

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