Journal d’une confinée #jour28

Encore un jeu du désespoir, sortez-moi de là

Ouais, ça fait un moment que j’ai pas écrit. Mais quand il se passe rien, il se passe rien, je peux pas l’inventer.

Je suis sur un rythme de croisière, avec réveil à midi, café, soleil, bouffe, film, dodo.

En boucle.

On tourne tellement en rond, mon mec a décidé de dormir de l’autre sens du lit la nuit dernière pour « changer ». Tu parles d’une idée de con. Il a pris son oreiller et il s’est installé dans l’autre sens. Sauf que moi, j’ai refusé. J’avais pas du tout envie de dormir la tête où je fous mes pieds 12 heures par jour. Parce que les douches, c’est comme les courses, c’est un par un, et pas tous les jours. Donc, merci, mais je reste où je suis.

Comme le gars est le roi de la mauvaise foi, j’ai passé la nuit avec ses iep, bonjour l’ambiance. Juste parce que le mec se fait chier.

Ce matin, il avait mal partout parce qu’il avait tellement peur de m’assommer avec sa pointure 45, qu’il a dormi sur la latte du côté du lit, les pieds gelés hors de la couette.

CHEH

Bref, vous voyez l’ambiance. On essaye de se créer des petits suspenses mais on a pas toujours de bonnes idées. Bon, au moins, cette histoire de dormir à l’envers on en parle plus. Maintenant, il veut tester le lit du coloc.

Ça nous fait un gros programme.

Après, c’est pas les idées qui manquent sur la toile. Est-ce qu’on peut nous lacher le cul un moment donné ou comment on fait ? Et le challenge de danse, et le cours de yoga, et la choré de ceci, et l’inondation de mon cul.

Le truc c’est que là t’es ken. Tout le monde sait que t’es chez toi à rien branler.

C’est comme quand tu es au téléphone. Maintenant, quand tu estimes que la conversation a assez duré, tu peux pas balancer un mytho genre « bon je te laisse, j’ai mon rendez-vous chez l’orthodontiste » ou « je vais manger chez Dudu ».

Tout le monde sait que t’es kéblo à la maison. Du coup, l’autre jour, j’étais au téléphone avec mon pote Pépé, et j’ai fini par lâcher un « je te laisse, faut que j’aille chier ».

Voilà ce que le confinement nous fait. Je n’ai plus aucun filtre. Et encore, ça dépend des personnes au bout du fil, y’en a certaines que j’emmène avec moi aux chiottes. Et je tends le bras hors de la cabine au moment de la chasse d’eau, tout le monde connait cette technique, je ne vous apprends rien.

Hier, on était tellement dans le mal, on a eu une conversation comme si le confinement n’existait pas. On a activé le mode déni. Parce que je vous signale que je devrais être à New York à l’heure qu’il est. Au lieu de ça, ma plus grosse activité de la semaine c’est ma sortie à Auchan. Alors oui, j’ai acheté un legging, pardon, mais j’avais plutôt misé sur le 501.

– Vous faites quoi ce week-end ?

– On va à la gayguette sûrement, ça fait longtemps qu’on est pas sorti !

– Et sinon, ça se passe bien à New-York Lola ? Tu y restes jusqu’à quand?

– Ben grave, j’ai rencontré plein de gens, je vais à plein de concerts, c’est ouf cette ville !

On est en train de tourner la carte, c’est pas bon signe.

Bon allez, je vous laisse, faut que j’aille chier.

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