
Les trois dernières survivantes. Sur ma vie, je les mange pas.
Telle que vous me lisez, je suis une revenante. La monodiète a bien failli m’emporter.
Je vous avais dit que j’entamais une diète à base de pommes pendant deux jours. Le Ramaple. C’était la meilleure idée de merde de 2020, autant vous prévenir.
J’ai failli crever, voilà la vérité.
Premier jour, ça allait à peu près jusqu’à 20 heures. Je temporisais tant bien que mal, passant de la pomme crue à la pomme cuite. De la pomme pelée à la pomme avec peau.
Je voyais bien que mon corps comprenait pas trop le bail. Il envoyait pas des signaux de faim, mais vraiment, j’entendais le désespoir. Je me suis mise à avoir soif, un truc d’un autre univers. Sans déconner, j’ai dû m’enfiler 8 litres de flotte dans la journée. J’étais asséchée comme jamais.
Puis, là, d’un coup mal de crâne, nausées, les cervicales en feu. J’étais ko debout. Je me suis demandé si j’avais pas le corona, mais quand même, comme par hasard au moment où je me fous à bouffer des pommes, je sentais que mon corps essayait de me la mettre à l’envers.
À 21 heures, j’étais en PLS dans mon lit à me demander si j’étais pas en train de faire une overdose de pomme et si j’allais pas mourir dans mon vomi.
Du coup, j’ai tapé sur Google « monodiète + pommes + mal de crâne + mort ».
Bon, ils disent que la monodiète peut avoir des effets de « sevrage », comme pour une drogue, et que le mal de tête arrive souvent. Le corps libère les toxines. En gros, plus tu souffres, plus ça veut dire que t’es pourri à l’intérieur.
Je me suis fait une nuit de 13 heures. Ah ouais, ça m’a séchée cette histoire.
Deuxième jour, un peu mieux. J’ai pas mal à la tête. Mon corps a compris que c’était foutu, qu’on était encore sur les pommes, du coup j’ai même plus faim. Je perds toute notion du temps, et de la vie.
Non mais quelle idée de faire ça toute seule. Les repas, ça me cadrait encore un peu, là je me retrouve sans aucun objectif. Je suis complètement livrée à mon for intérieur. Je vous le dis, c’est pas bien.
Sauf qu’au fur et à mesure que la journée passe, je commence à avoir des courbatures de bâtard dans les jambes. Quand le soir arrive, de nouveau le mode PLS activé. Des courbatures, j’ai jamais vu ça. Je peux pas rester en place, je m’étire, je mets mes jambes à droite, à gauche, en haut. Rien ne me soulage. J’arrive à m’endormir deux heures, et je me réveille avec une douleur de ouf. J’ai tellement mal, je ne peux plus m’allonger, ni m’assoir.
Seul marcher me soulage.
Et me voilà, à 5 heures du matin à faire des tours de salon. Je trottine. Et plus je trottine, plus je me dis que je ne peux pas envisager ça comme une solution, parce que je ne suis tout simplement pas une jument.
Je tape sur Google « monodière + pomme + courbature + mort ».
Ils me redisent que c’est normal, qu’on peut avoir des courbatures pendant la monodiète. Et oui, ton corps libère des toxines. Donc plus tu souffres plus TA GUEULE
Personne n’évoque un trottinage à 5 heures du matin sur parquet.
Là, je commence à paniquer sévère. Je suis pas Forest Gump bordel, je vais pas trottiner comme ça pendant 3 jours. Surtout qu’on est déjà en conflit avec la voisine, là elle va vraiment penser que je me fous de sa gueule à faire des footings entre ma salle de bain et ma cuisine.
J’appelle mon mec. « Oh secouuurs j’ai maaaaal aux jambes je suis obligée de trottiner depuis 20 minutes, viens m’aider je t’en supliiiiieee »
Tel un chevalier servant, il a débarqué sur son vélouse. Non sans s’être fait arrêter par les flics. Il a dû négocier à coups d’attestation et de Corona virus. Oui parce qu’il leur a pas dit que les pommes me faisaient trottiner. C’est pas valable ça, comme excuse.
J’ai mangé, pris des dolipranes, (coucou mon foie tout propre) et me suis fait masser. C’est un peu passé, mais je vous avoue que je suis pas en totale reprise de mon corps.
Non mais wallah, c’est les pommes qui ont provoqué ça. Puisque je vous dis que c’est les pommes !